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LA CHASSE AUX LIONS

« Partons. »

Et je fis signe à Ibrahim de nous suivre. Comme le pauvre Arabe avait perdu sa femme et son âne et ne possédait plus rien, il ne se fit pas prier. Je lui promis de lui trouver une petite place dans la caserne jusqu’au lendemain.

Quand nous fûmes à cinquante pas de la ville, Pitou s’arrêta tout à coup et me demanda :

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L’Arabe se coucha sur une botte de paille.

« Dis donc, Dumanet, pourquoi donc voulais-tu savoir tout à l’heure si j’avais de l’argent ?

— Parce que je n’en avais pas, mon vieux Pitou, et parce que je voulais t’en emprunter si tu en avais.

— Ça, dit Pitou, c’est une raison. Eh bien, j’ai sept francs. Les voici.

— Merci. »

Il ajouta d’un air embarrassé, parce qu’il était toujours embarrassé, mon vieux Pitou, quand il avait rendu service à un ami :

« Qu’est-ce que tu veux faire de tout cet argent ? »

Je répondis :

« Pitou, je n’ai pas de secret pour toi. Je veux acheter un pistolet, le charger avec soin, venir avec toi chasser le lion, lui tirer un coup de