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ment prodigieuse, et quel que soit son sang-froid.

« Si j’ai pris soin, mylord, de ne pas mêler le nom de Votre Seigneurie à ceux de M. Baber et d’autres gentlemen de même farine, je n’ai pas voulu non plus qu’on pût m’attribuer, en cas d’insuccès, une part quelconque de l’affaire. Ce n’est pas que je ne sois toujours prêt à exécuter, concilio manuque, tout ce qu’il plaira à Votre Seigneurie de m’ordonner dans l’intérêt du gouvernement de la Reine, notre gracieuse souveraine ; mais ici il n’est pas nécessaire de pousser si loin le zèle. Grâce au ciel, Baber et ses complices feront tout à eux seuls, et je ne tremperai pas les mains d’un loyal Anglais dans un meurtre que la morale publique réprouve bien que la politique le commande.

« En revanche, je me suis réservé la prise de possession de Bhagavapour au nom de Votre Seigneurie. Je profiterai du trouble qui suivra la mort de Corcoran pour annoncer l’arrivée prochaine de l’armée anglaise. Je connais ce peuple. Corcoran mort, nul n’osera résister, et tous ses desseins périront avec lui. Quant à la veuve et au jeune héritier présomptif, ils seront, comme disent les Français, expropriés pour cause d’utilité publique.

« J’espère que le prochain courrier apportera