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sant patte de velours, avait l’air d’un aîné qui caresse son jeune frère.

« Voici ma chère Louison, dit Corcoran, tu la reconnais, Sita ? c’est à elle que nous avons dû plus d’une fois la vie et la liberté. Son mari, ce grand bêta que voilà et qui fait une si piteuse mine, c’est le seigneur Garamagrif ; enfin, voici leur fils, ce jeune garçon joyeux que tu vois bondir et lutter avec Rama, et que nous appellerons Moustache, si tu le veux bien. Et maintenant le baptême est terminé, mes enfants, allons souper. »

La suite ne démentit, pas cet heureux début. Rama et son compagnon, le petit tigre Moustache, furent bientôt une paire d’amis. Ils se livraient, sous la garde et la surveillance de Louison, à tous les jeux de leur âge. Cette surveillance d’ailleurs n’était pas inutile. Rama, peu discipliné, se sentait fils de roi et voulait commander. Moustache, de son côté, se sentait fils de tigre et ne voulait pas obéir : Louison avait bien de la peine à maintenir la paix.

Elle avait encore d’autres inquiétudes.

On se souvient de la manière dont elle avait quitté Corcoran deux ans auparavant. Ce départ lui avait attiré une querelle violente avec Scindiah, et elle n’avait pas oublié ses procédés un peu vifs. D’un autre côté, Garamagrif avait emporté avec ses dents un morceau de la queue de l’éléphant ; Scindiah, à son tour, avait failli tuer Ga-