Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Qu’on me l’amène, dit-il… Quant à toi, ma douce et charmante Sita, tu ne peux rien faire que de bon ; mais ton âme candide ne croit pas au mal, et l’on peut aisément te surprendre. »

À ce moment l’Allemand entra. Ses lunettes bleues qui cachaient son visage ne plurent pas à Corcoran.

« Qui êtes-vous ? » demanda-t-il.

L’autre raconta l’histoire qu’il avait déjà dite à Sita, et ajouta que le glorieux maharajah…

« C’est bon ! c’est bon ! interrompit Corcoran avec une certaine impatience. Je sais d’avance ce qu’on dit aux rois quand on est devant eux, et ce qu’on en dit quand ils ont le dos tourné… D’où vient que vous parlez l’allemand avec un léger accent anglais ?

— Seigneur, répliqua le photographe, ma mère était Anglaise, et moi-même j’ai passé une partie de ma vie en Angleterre. Mais je suis fort connu des frères Schlagintweit, qui voyagent en ce moment dans l’Himalaya ; du docteur Vogel, de Berlin, et du célèbre Humboldt.

— Vous pourriez le prouver ?

— Oui, seigneur, et j’avais même une lettre d’introduction de M. de Humboldt auprès de Votre Majesté ; mais je l’ai perdue dans un naufrage avec beaucoup de livres et de papiers précieux, et il ne m’est resté qu’une lettre de sir Samuel Bar-