Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment cet homme redoutable. S’il faisait venir d’Europe quelques aventuriers déterminés comme lui, s’il augmentait peu à peu son armée déjà très-aguerrie, et s’il faisait appel à tous les mécontents de l’Inde, peut-être mettrait-il en danger notre domination plus facilement que n’ont pu le faire le sanguinaire Nana-Sahib et la reine d’Oude.

« On objectera qu’il aurait pu se joindre aux Cipayes révoltés et qu’il ne l’a pas fait, ce qui est une marque de ses sentiments pacifiques. Sa tranquillité n’était qu’apparente. Il achève ses préparatifs. Quelques-uns de ses émissaires font courir des prophéties dans le peuple : il est dit publiquement dans les tavernes et dans tous les lieux publics que la délivrance de l’Inde est proche, et qu’elle sera due à un homme au teint blanc qui aura passe la mer.

« Si l’on pouvait conclure avec lui une alliance solide, il faudrait le faire, car il n’y a pas d’ami plus précieux ou d’ennemi plus redoutable ; mais on s’y est mal pris : on l’a traité d’abord comme un aventurier, comme un bandit sans feu ni lieu ; on a excité en lui deux passions redoutables : l’ambition et l’amour de la vengeance ; il n’est plus temps aujourd’hui de se fier à lui. Tôt ou tard il nous fera la guerre. Déjà, bien loin de consentir, comme tous les princes de l’Inde, à subir la présence et la tutelle d’un résident anglais, il n’a