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mais le Malouin ne réfléchissait pas que lui-même, en épousant Sita et en la préférant à tout, avait fait quelque chose de semblable et manqué aux devoirs de l’amitié ; il ne songeait, comme c’est l’usage de tous les hommes, qu’aux torts de son amie, et il leva Sifflante sur les épaules de Louison.

Ce geste la remplit d’indignation. Quoi ! c’est ainsi qu’il la traitait ! Le cœur de Louison se gonfla, ses yeux se remplirent de larmes ; elle se rejeta en arrière par un bond si brusque, qu’il fut impossible à Corcoran de la retenir.

Il sentit alors sa faute et voulut la réparer. Il jeta au loin la cravache et voulut prendre la tigresse par la douceur ; il lui fit les appels les plus touchants et protesta que jamais il ne lui infligerait l’odieux châtiment dont elle avait été menacée un instant.

Elle s’approcha, se laissa caresser, écouta en silence les discours de Corcoran, alla baiser la main de Sita et parut avoir tout oublié ; mais il vit bien que quelque chose s’était rompu entre eux, et que la première fleur de leur amitié réciproque était flétrie et desséchée. Il résolut donc de la surveiller plus que jamais et de ne plus la laisser sortir sans lui.

Vers cinq heures du soir, au moment où Louison se préparait à recommencer sa promenade,