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faillit le désarçonner. Un objet informe s’élevait dans l’ombre et semblait demander grâce.

Corcoran arma son revolver.

À ce bruit sec et inquiétant, l’objet informe s’aplatit sur le sol en poussant un cri de frayeur :

« Seigneur ! Grâce ! Pardon ! Grâce ! »

Corcoran mit pied à terre.

« Qui es-tu ? dit-il. Parle vite, ou je te tue. »

Déjà même, sans qu’il eût la peine de s’en mêler, Louison, enragée contre toute l’espèce humaine depuis la mort de Garamagrif, allait mettre le pauvre diable en pièces.

« Hélas ! seigneur maharajah, s’écria l’autre, car à la voix impérieuse et brève de Corcoran il avait reconnu son maître, retenez Louison, ou je suis un homme mort. Je suis Baber, votre meilleur ami.

— Baber ! Que fais-tu là ? Où est mon armée ?

— Ah ! seigneur, dès qu’ils ont vu les Anglais s’avancer, la frayeur s’est répandue dans le camp.

— Et mon général Akbar ?

— Akbar a essayé pendant cinq minutes de les rallier ; mais on ne l’écoutait pas. Un des cavaliers qui vous accompagnaient hier au camp des Anglais a crié que vous étiez mort. À ce cri, toute la cavalerie a pris au grand trot le chemin de Bhagavapour. L’infanterie a suivi et Akbar n’a pas