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man pour lequel j’ai toujours professé la plus profonde estime.

« John Barclay,
« Major général des armées de Sa Majesté Britannique.
« Au camp, le 14 mars 1860.

Corcoran froissa le billet avec indignation.

« Abdiquer ! trahir les Mahrattes ! me laisser dépouiller ! accepter une pension du spoliateur ! et il a l’effronterie, si j’accepte, de m’offrir son estime ! Eh bien, je vais, moi, lui offrir quelque chose à quoi il ne s’attend pas. »

Et il renvoya sans réponse le parlementaire anglais.

Le soir, dès que la nuit fut tombée, Corcoran réunit cinq cents cavaliers d’élite, fit envelopper les pieds des chevaux avec du feutre et de la laine, afin d’étouffer le bruit de leur marche, et partit au pas avec son escorte.

Baber servait de guide.

Quoique la nuit fut très-sombre, l’armée anglaise était sur ses gardes et s’attendait à une attaque. Barclay ne tenait qu’à moitié ses prisonniers, car bien qu’ils fussent au milieu du camp anglais, la présence des deux grands tigres et de l’éléphant effrayait les plus intrépides. On avait bien pensé à leur livrer bataille ; mais, dans la mêlée, les balles, qui ne connaissent personne, pouvaient frapper Sita ou Rama, ce qui aurait