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prompts, légers et durs à la fatigue, il battit tout le pays, enleva les convois qui approvisionnaient le camp anglais, et réduisit Barclay presque à la famine.

Celui-ci, éloigné de Bombay, sa base d’opérations, était fort inquiet. Les vivres manquaient. Il recevait tous les jours de lord Braddock des dépêches qui l’avertissaient de se hâter, afin que le bruit de sa victoire couvrît l’échec désastreux de sir John Spalding. Cependant il n’osait pas donner l’assaut au camp retranché, et sa cavalerie, privée de tout, ne pouvait atteindre celle de Corcoran, qui se montrait chaque jour en vingt endroits différents.

Un funeste incident, qui devait amener le dénoûment de cette longue histoire, tira enfin Barclay d’embarras.

Un soir, comme Corcoran rentrait en camp après une escarmouche assez vive, Baber se présenta et annonça que Sita, Rama, Scindiah, Louison et Garamagrif venaient de tomber au pouvoir de l’armée anglaise.

À cette terrible nouvelle, Corcoran fut saisi d’un désespoir si profond, qu’on craignit un instant qu’il ne voulût se brûler la cervelle. Quoi ! Tant de travaux perdus ! tant de sang versé inutilement ! tant de grands projets renversés en un jour !