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ment de l’armée. Sougriva fut chargé, comme à l’ordinaire, de le remplacer en son absence.

Il était temps que Corcoran arrivât, car les renseignements de Baber n’étaient que trop vrais. Barclay avançait à grands pas dans le pays mahratte, et l’armée de Corcoran reculait toujours sans livrer une seule bataille. Les soldats se décourageaient, murmuraient et commençaient à déserter.

C’est alors que le maharajah se présenta seul, à cheval, suivant sa coutume, à l’entrée du camp.

C’était le matin, et toute l’armée, ranimée par sa présence, ne demanda plus qu’à se battre.

Mais Corcoran ne voulait rien hasarder. Ses soldats n’étaient pas encore assez exercés et assez aguerris pour aborder sans frémir la redoutable et solide infanterie anglaise. Il fallait donc, avant tout, en harcelant l’ennemi par de fréquentes escarmouches, donner aux Mahrattes plus de confiance en eux-mêmes. Plus tard il serait toujours temps de livrer une bataille décisive.

Corcoran suivit ce plan avec une persévérance extraordinaire. Il creusa des retranchements, construisit des redoutes, entoura son camp d’un fossé profond, le garnit de palissades au travers desquelles se montraient les gueules de deux cents canons. Puis, à la tête de sa cavalerie montée sur des cheveux berbères et turcomans, sobres,