Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/282

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gesse du divin Vichnou préside à vos délibérations ! »

Puis il présenta la belle Sita et le petit Rama à son peuple. Tout le monde cria :

« Longue vie au maharajah ! Qu’il soit béni, lui et toute sa postérité ! »

Et Corcoran rentra dans son palais.

Ces acclamations étaient sincère, et cependant l’orage grondait sur sa tête. Les zémindars qui l’avaient trahi comptaient plus d’un complice dans l’assemblée. L’inflexible justice de Corcoran lui faisait, parmi les grands seigneurs, des ennemis redoutables.

Au moindre revers on était prêt à proclamer sa déchéance. Heureusement la victoire récente qu’il avait remportée sur les Anglais intimidait ses adversaires.

Cependant les succès passés n’éblouissaient pas le maharajah. Il voyait fort bien que le peuple indou n’était pas encore prêt à la révolte, et, quoique incapable de craindre pour lui-même, il tremblait quelquefois pour sa femme et son fils.

Un matin, Baber vint lui faire sa cour.

Baber enrichi était maintenant un seigneur.

Il se présenta, la tête haute, le regard content, sincère, doux et calme, comme il convient à un honnête homme qui a fait fortune sur la grande route et au coin des bois.