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« Halte ! » cria-t-il d’une voix retentissante.

Tout le monde obéit à cette voix si connue. Les soldats crièrent :

« Vive le maharajah ! »

Il tira du fourreau son sabre, le propre cimeterre du fameux Timour, qui avait passé par héritage à l’invincible Akbar et au pieux Aurengzeb. Ce sabre, dont la poignée était enrichie de diamants d’un prix inestimable, avait autrefois donné le signal de la mort de plusieurs millions d’hommes. Il avait été forgé, à Samarkhand, par un armurier de Damas, le célèbre Mohammed-el-Din, qui grava sur sa lame ce verset du Coran :

Dieu est grand ! Dieu est puissant ! Dieu est vainqueur !

Sa trempe était telle, que Timour, au passage de l’Indus, se levant debout sur sa selle, avait fendu depuis le crâne jusqu’à la ceinture un cavalier afghan, coiffé d’un casque en acier damasquiné.

Quand l’armée le vit resplendir au soleil, personne ne douta plus de la victoire. Les rangs se reformèrent rapidement et l’on suivit le maharajah, qui précédait de vingt pas toute son armée.

La cavalerie anglaise venait de cesser la poursuite et de faire halte pendant le grande chaleur du jour. Croyant n’avoir plus qu’à poursuivre des gens sans armes et sans courage, les Anglais n’a-