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Pendant que Louison faisait son plan de bataille, les rugissements de Garamagrif redoublaient. Il semblait dire :

« Va-tu me laisser périr ? »

Enfin elle se décida, prit son élan, fit une feinte sur la gauche ; puis, d’un bond, elle tomba sur le cou de Scindiah et commença à lui déchirer l’oreille droite.

Ce fut au tour de Scindiah de crier et de se lamenter. Il laissa tomber Garamagrif à terre et voulut saisir Louison, mais Louison ne lâchait pas prise, et Garamagrif, redevenu libre de ses mouvements, quoique un peu éclopé par sa chute, saisit à son tour l’autre oreille et commença à la mordre à belles dents.

Scindiah, fou de douleur et de rage, aveuglé par le sang qui coulait jusque sur ses yeux, étourdi par les rugissements féroces des deux tigres, perdant même la conscience de ses actions, galopait au hasard dans la cour. C’était un spectacle effrayant.

Enfin, ne pouvant avec sa trompe les saisir tous les deux à la fois et ne sachant par qui commencer, il se roula par terre et chercha à les écraser sous son poids.

Louison, trop agile et trop adroite pour se laisser prendre à ce piège, abandonna sa proie, et Garamagrif lui-même, quoique plus acharné, sen-