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nous avons connu. Il n’avait pas oublié ses anciennes querelles avec Scindiah et ce fameux caillou qui avait laisse sur sa queue une si désagréable cicatrice. Or Garamagrif était très-justement fier de sa beauté ; et bien que Louison eût essayé de le consoler en attestant qu’il était plus beau que jamais, il ne s’en faisait accroire et ne cherchait qu’une occasion de se venger.

L’absence du maharajah fut cette occasion, et Garamagrif, qui craignait par-dessus tout la colère de Corcoran, résolut de satisfaire sa vengeance pendant que le maître et Sifflante, sa bonne cravache, n’étaient pas là. De son côté, Louison, rancunière comme toutes les personnes de son sexe, ne jugea pas à propos de l’en détourner.

Quant à Scindiah, toujours sage, prudent et réservé dans ses actions, comme dans ses discours, il s’apercevait bien des mauvaises dispositions de ses compagnons, mais il ne soufflait mot, regardant du coin de l’œil, s’attendant à tout, et se préparant à leur donner une leçon dont ils se souviendraient longtemps.

Les cœurs étant ainsi aigris, et personne n’ayant assez de crédit et d’autorité pour imposer aux deux tigres et à l’éléphant, la querelle éclata de la manière suivante.

Le jour même où Corcoren et Quaterquem quittaient leur île par le chemin des airs, vers quatre