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« Ceci n’est rien auprès des conserves, dit Quaterquem. Tout ce que l’univers produit de plus exquis arrive en abondance sur nos côtes par l’invariable chemin du naufrage. J’ai des montagnes de jambons de Reims et de viandes de toute espèce. J’ai fini par ne plus même ramasser ce butin encombrant. Acajou a ordre de ne plus faire collection que de vin et de livres. Ma cave et ma bibliothèque sont, grâce à l’Océan, les plus belles de l’univers. Les vins surtout sont exquis. Tu comprends bien qu’on ne se donne pas la peine d’envoyer de la piquette en Australie ; la marchandise ne vaudrait pas le prix du transport. Quant à rapporter tout cela aux propriétaires, outre que je ne sais à qui ces trésors appartiennent, ma frégate n’est pas assez bien outillée pour me permettre de me montrer si généreux. Tout ce qu’elle peut transporter ne va pas au delà du poids de deux mille cinq cents ou trois mille kilogrammes de poids utile. Le poids mort est de quinze cents kilogrammes. C’est te dire que mon outillage sera perfectionné avant peu… Comment trouves-tu ce vin-là ?

— Excellent.

— Mon ami, c’est du vin de Constance de l’année 1811. Je n’en ai que vingt-cinq bouteilles, mais j’ose dire que tous les rois de l’univers se coaliseraient inutilement pour t’en faire boire de