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C’était Acajou qui sautait de joie à la pensée de dîner avec Nini ce jour-là même.

« Oh ! massa Quaterquem, s’écria-t-il, bon comme pain chaud ; tendre comme gâteau de riz qui sort du four. Oh ! Nini bien contente, Nini revoir Acajou, caresser Acajou, passer mains dans cheveux d’Acajou. Nini retrousser manches, pétrir farine, cuire tarte aux pommes. Acajou peler pommes à côté de Nini, tourner broche pour Nini. Acajou tremper son pain dans lèchefrite quand Nini tourne le dos. Acajou tenir Zozo sur ses genoux et dîner avec Zozo. Acajou chanter à Zozo la chanson du crocodile qui avait perdu ses lunettes :

Lunette à Croco
Sur nez à Zozo. »

En même temps, le nègre imitait successivement Nini, Zozo, le crocodile, et riait de tout son cœur.

« Regarde bien ce pauvre Acajou, dit tout bas Quaterquem à son ami. Il n’est pas savant, lui, ni fier, ni intrépide, ni prévoyant, ni intelligent, ni hardi comme toi ; il n’est pas maharajah, et bien moins encore songe-t-il à devenir empereur des Indes orientales. Nini et Zozo, Alice et moi, voilà tout son horizon ; ma maison, mon île dont on peut faire le tour en trois heures, voilà son