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— Baber.

— Que me veux-tu ?

— Général, dit l’Indou, je venais vous sauver ; mais on m’a repoussé à coups de poing et de crosse de fusil. Le major que voici m’a cassé deux dents. »

Effectivement, il montra sa mâchoire ensanglantée, et tira de sa poche un mouchoir au fond duquel les dents se faisaient vis-à-vis.

« C’est bien. On te payera, dit Barclay… Tu venais nous sauver ?… Que veux-tu dire ?

— Seigneur, dit l’Indou, vous êtes trahi.

— Par qui ?

— Par vos régiments sikhs.

— En vérité ! et comment le sais-tu ?

— J’ai entendu les soldats sikhs causer à voix basse dans le camp. Tous les sous-officiers sont gagnés.

— Par qui ?

— Par le maharajah Corcoran. »

Ce nom fit réfléchir Barclay.

« Où est le maharajah ?

— Seigneur, je l’ignore. Mais j’entendais, il n’y a qu’un instant, deux soubadards sikhs dire qu’il doit être à présent sur la route de Bombay, à trois lieues d’ici, avec sa cavalerie. »

Cette nouvelle devenait inquiétante. Barclay regarda l’Indou. Sa figure rusée, mais impassible, ne laissait rien deviner.