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un voyageur anglais dans les montagnes des Ghâtes, et qu’il avait fait alliance avec Nana-Sahib pour assassiner tous les Anglais de l’Inde.

Les journaux allemands se partagèrent entre deux camps. Les uns assurèrent que la découverte du Gouroukaramta n’était pas nouvelle ; à les entendre, ce livre était depuis longtemps publié ; le docteur Cornelius Gunker, de Berlin, l’avait eu dans les mains ; le docteur Hauffert, de Gœttingue, en préparait depuis longtemps une traduction ; le professeur Spellart, d’Iéna, écrivait un commentaire sur son origine probable. L’autre camp déclara nettement que le manuscrit était faux, que la copie envoyée par Corcoran était l’œuvre de son imagination ; qu’il n’avait lui-même jamais vu ni le Gouroukaramta, ni l’Inde ; que les philologues français étaient faits tout au plus pour nouer et dénouer les cordons des souliers des philologues allemands ; que cette nation vaniteuse et légère qui habite entre le Rhin, les Alpes, la Méditerranée, les Pyrénées et l’océan Atlantique, était incapable de rien écrire ou dire qui fût utile et bon ; qu’elle ne saurait jamais que danser et faire l’exercice à feu ; que si par hasard quelqu’un de ses citoyens avait un peu plus de sens et de jugement que les autres, il le devait à son origine germanique, étant nécessairement né en Lorraine ou en Alsace ; qu’il fallait, par consé-