noncerais au bonheur de gouverner les hommes ;
je placerais les cinquante millions de roupies (c’est
la somme que t’a léguée, je crois, ton défunt beau-père Holkar) sur le trois pour cent français ; je
garderais, comme argent de poche, cinq ou six
cent mille roupies en bonnes quadruples d’Espagne
bien sonnantes et trébuchantes ; je prierais mon
ami et cousin Quaterquem de me céder la moitié
de son île et trois places dans son ballon, l’une
pour Mme Sita, l’autre pour moi, la troisième pour
le jeune Rama ; je ferais mes adieux à mes loyaux
et fidèles sujets en termes nobles et attendris, enfin je proclamerais la république avant mon départ afin de laisser aux mains des Anglais un chat
aux griffes puissantes, dont on ne se rend pas
maître comme on veut.
— C’est ce que je ferais, dit le maharajah en secouant la tête, si j’étais Ouaterquem ; mais étant Corcoran…
— Oui, étant Corcoran et Breton, tu t’entêtes et tu veux jouer un mauvais tour aux Anglais. Je comprends cette idée, oh ! oui… mais alors si tu as pris ton parti, pourquoi me demandes-tu conseil ?
— As-tu jamais lu, demanda Corcoran, l’histoire d’Alexandre le Macédonien ?
— Un conquérant dont tous les historiens parleront, que tous les imbéciles admireront, que