Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je serai heureux, dit le père, que vous veuillez bien accepter pour ce soir notre modeste hospitalité.

En même temps il nous montra le chemin. Sa maison, qui se composait d’un simple rez-de-chaussée commodément distribué, était fort grande et flanquée de plusieurs pavillons irréguliers, mais propres et d’un aspect agréable. À première vue, je reconnus que je n’avais pas fait une mauvaise affaire.

Le dîner fut très-bon et très varié ; le vin surtout était exquis, car la mer, en jetant sur les bords de l’île des épaves de tous les naufrages, se chargeait de garnir la cave du révérend missionnaire. La conversation fut joyeuse et animée ; nos hôtes se réjouissaient de quitter l’île, et moi je me réjouissais encore davantage de m’y établir. Alice raconta au révérend les nouvelles du monde entier depuis vingt ans.

— Sa gracieuse Majesté Victoria vit-elle encore ? demanda-t-il. Et Sa Grâce l’immortel duc de Wellington ? Et sir Robert Peel, baronnet ? Et le vicomte Palmerston ? Les whigs sont-ils au pouvoir, ou les torys ? etc., etc.

Enfin les questions cessèrent et nous allâmes nous coucher. Dès le lendemain j’emmenai toute la famille à Singapore, et, tout couvert de leurs bénédictions, je les déposai sur le quai avec un