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Louison se mettra en faction avec les deux sentinelles. »

Sougriva éleva les mains en forme de coupe et répondit :

« Seigneur Maharajah, faudra-t-il séparer l’un de l’autre ces deux prisonniers. »

Ruskaërt, qui avait gardé tout son sang-froid jusqu’à l’arrivée de l’Indou, parut alors troublé pour la première fois. Il fit signe des yeux à l’Indou, sans doute pour lui recommander le silence ; mais celui-ci demeura immobile et impassible comme s’il le voyait pour la première fois.

Corcoran surprit ce signe.

« Où as-tu saisi cet homme ? demanda-t-il à Sougriva.

— Seigneur maharajah, ce n’est pas moi qui l’ai saisi ; c’est Louison. Tout à l’heure, suivant vos ordres, j’avais fait cerner par les soldats le parc, le palais de l’arsenal, lorsque j’ai vu de loin un homme à cheval qui galopait sur la route de Bombay. Cette précipitation m’a donné l’éveil. Ce n’est pas l’usage de courir quand on a la conscience nette. J’ai crié à cet homme de s’arrêter. Il a galopé de plus belle, et comme j’étais à pied, nous aurions sûrement perdu sa trace, lorsque Louison a paru tout à coup.

— Comment donc ! mademoiselle Louison ! interrompit Corcoran avec une feinte sévérité. Je