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est unique dans l’univers. Cherche sur la carte de l’Océanie, à moitié chemin entre l’Australie et la Californie, à deux cents lieues environ au sud-est des îles Sandwich. C’est là.

Le 15 juillet de l’année dernière (cette date m’est restée dans la mémoire, parce que c’était le jour où j’avais coutume de ne pas payer mon terme), nous commencions à nous sentir découragés de tant de recherches inutiles, lorsqu’un spectacle singulier attira notre attention. Nous appuyant tous deux sur le parapet de la nacelle, nous vîmes, à mille pieds environ au-dessous de nous, un trois-mâts américain en détresse.

La surface de l’océan était calme ; il n’y avait pas un nuage dans le ciel, le navire lui-même n’avait rien perdu de sa mâture, et cependant il tournait dans un cercle immense, avec une vitesse qui croissait à chaque minute ; en même temps il se rapprochait toujours davantage d’une espèce de gouffre ou d’entonnoir où l’entraînait le tourbillon des flots. L’équipage et les passagers, se voyant perdus, s’étaient agenouillés sur le pont et adressaient à Dieu une dernière supplication.

En effet, Dieu seul pouvait les sauver, car toute la science des marins les plus expérimentés n’aurait pu lutter contre la force aveugle et irrésistible de la mer. Le gouffre où le navire était entraîné, et qui n’a pas encore été signalé sur les cartes géo-