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Corcoran demanda d’une voix forte :

« Où est le seigneur Rao ?

— Me voici, répliqua Rao qui s’avança à cheval, suivi de son état-major. Est-ce que Holkar se rend à discrétion ?

— Parbleu ! dit Corcoran, voilà un impudent drôle ! »

En même temps, il siffla légèrement.

À ce coup de sifflet, Louison parut.

« Ma chérie, dit Corcoran, va me cueillir ce coquin sur son cheval ; ne lui fais aucun mal. Prends-le délicatement entre la mâchoire supérieure et l’inférieure, sans le casser ni le déchirer, et apporte-le-moi ici… Tu m’entends bien, chérie ?… »

Et du geste, il désignait le malheureux Rao.

Aussitôt celui-ci voulut tourner bride ; malheureusement son cheval se cabra et se mit à ruer. Les chevaux de l’état-major ne montrèrent pas plus de calme. Les officiers généraux tournèrent le dos promptement et se mirent à galoper en désordre au travers des rangs de l’infanterie, de peur d’être confondus par Louison avec le traître Rao.

Celui-ci aurait bien voulu suivre cet exemple, mais le destin ne le permit pas. Déjà Louison avait bondi sur la croupe de son cheval. Elle saisit le malheureux par la ceinture et sauta à terre en le désarçonnant. Puis, comme un chat qui tient dans sa gueule une souris, et qui ne veut pas la