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« Ah ! seigneur ! dit-elle en pleurant, sauvez-le !

— Parbleu ! dit Corcoran, il ne sera pas dit que j’aurai résisté aux prières et aux larmes de deux si beaux yeux !… Seigneur Holkar, pouvez-vous me faire donner un revolver et une cravache ?… Avec ces deux armes, je réponds de tout et en particulier du traître Rao.

Ali se hâta d’apporter le revolver et la cravache. Puis le prince, Corcoran et Ali descendirent les marches de l’escalier, pendant que la belle Sita, prosternée, invoquait pour ses défenseurs la protection de Brahma.

Un petit nombre de soldats défendaient l’entrée du palais et paraissaient près de céder à l’effort de la foule. Trois régiments de cipayes assiégeaient les portes et faisaient entendre des cris séditieux. Rao à cheval les commandait et les excitait à tenter l’assaut. Les balles sifflaient de tous côtés et les rebelles amenaient des canons pour enfoncer les portes. Corcoran jugea qu’il n’y avait pas une minute à perdre.

« Ouvrez les portes ! dit-il, je réponds de tout. »

L’air assuré du capitaine rendit la confiance à son hôte. Il fit ouvrir les portes, et cette action étonna tellement les cipayes, qui craignaient un piège, qu’ils reculèrent instinctivement. La fusillade cessa aussitôt et un grand silence se fit sur la place.