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ler, tandis qu’il voyait à six pouces de distance les dents et les griffes de Louison.

Il adressa donc intérieurement une dernière prière à Brahma, « Père de tous les êtres, » et marcha d’un pas rapide vers la porte du palais. Corcoran le suivait de près, et Louison, toute joyeuse, bondissait à côté de son maître comme un lévrier caressant.

Grâce à cette double escorte, Corcoran entra sans peine dans le palais. Tout le monde s’écartait sur son passage. Mais lorsqu’il fut arrivé au pied de la tour où le prince Holkar était assis avec sa fille, l’Indou refusa d’aller plus loin.

« Seigneur, dit-il, si je monte avec vous, ma mort est certaine. Avant que j’aie pu dire un seul mot pour me justifier, Holkar me fera couper la tête ; et vous-même, seigneur, si vous persistez dans ce dessein téméraire, vous ferez bien…

— Bon ! bon ! répliqua Corcoran, Holkar n’est pas si méchant qu’on le dit, et j’en suis sûr, il ne refusera rien à mon amie Louison. Pour toi, c’est autre chose. Va-t’en, poltron !

— Seigneur, dit humblement l’Indou, aucune tête ne va aussi bien à mes épaules que la mienne propre, et s’il plaisait à ce grand prince de l’abattre, je ne connais aucun onguent qui pût la recoller… Que Brahma et Bouddah soient avec vous ! »