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pencha vers Louison et l’embrassa tendrement. On eût dit qu’il lui parlait à l’oreille.

« Voyons, dit l’officier, toutes ces tendresses sont-elles finies ? »

Corcoran le regarda d’un air qui n’annonçait rien de bon.

« Je suis prêt, dit-il enfin, mais ne tirez pas, je vous prie, avant que je sois hors de portée. Je ne veux pas avoir la douleur de voir mon unique ami assassiné sous mes yeux. »

On trouva sa demande raisonnable, et quelques personnes commencèrent même à s’intéresser au sort de Louison. Corcoran eut donc toute liberté de descendre l’escalier. Louison, tapie derrière la porte de la salle, le regardait s’éloigner, mais ne montrait pas la tête et semblait soupçonner le danger qui la menaçait. Il y eut un moment de terrible attente.

Tout à coup Corcoran, qui avait déjà dépassé la compagnie d’infanterie, se retourna brusquement et cria trois fois :

« Louison ! Louison ! Louison ! »

À ce cri, à cet appel, le tigre fit un bond terrible et tomba au pied de l’escalier.

Avant que l’officier eût ordonné de faire feu, Louison s’élança d’un second bond par-dessus la tête des soldats et se mit à suivre au grand trot le capitaine Corcoran.