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Il était donc à peu près deux heures de l’après-midi lorsque je fus éveillé tout à coup par des cris horribles. Je me mets sur mon séant, j’arme ma carabine, et j’attends avec patience l’ennemi.

Ces cris étaient poussés par mes deux Malais, qui accouraient tout effrayés, pour chercher un asile sur le chariot.

« Maître ! maître ! dit l’un des deux, voici le seigneur qui s’avance ! Prenez garde !

— Quel seigneur ? dis-je.

— Le seigneur tigre !

— Eh bien, il m’épargnera la moitié du chemin. Voyons donc ce terrible seigneur ! »

Tout en parlant, je sautai à terre et j’allai à la rencontre de l’ennemi. On ne le voyait pas encore, mais on pouvait deviner son approche à la frayeur et à la fuite de tous les autres animaux. Les singes se hâtaient de remonter sur les arbres, et du haut de ces observatoires, lui faisaient des grimaces pour le braver. Quelques-uns même, plus hardis, lui jetaient à la tête des noix de cocos. Pour moi, je ne devinai la direction dans laquelle il marchait qu’au bruit des feuilles qu’il foulait et froissait sous ses pieds. Peu à peu, ce bruit se rapprocha de moi, et comme le chemin était à peine assez large pour laisser passer deux chariots, je commençai à craindre de l’apercevoir trop tard, et de