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« Tous les hommes naissent égaux et libres ; mais comme leur force à tous n’est pas égale, il faut intervenir quelquefois entre eux pour protéger les faibles et faire respecter la loi. C’est le devoir que vous me chargez de remplir. Vous, faites les lois suivant la justice, et respectez la liberté.

« Mes prédécesseurs levaient par force deux cent mille soldats. Je ne les imiterai pas. Je ne veux garder sous les drapeaux que dix mille hommes, — tous soldats volontaires. Cela suffit pour maintenir l’ordre. Mais je veux donner des armes à toute la nation afin qu’elle puisse défendre sa liberté contre les Anglais s’ils reviennent, ou contre moi si j’abuse de mon autorité.

« L’impôt était de cent millions de roupies. Vous verrez vous-mêmes l’an prochain à quelle somme il faut le réduire. Pour moi, avec le trésor particulier d’Holkar, je veux payer moi-même cette année tous les services publics. Ce sera mon présent de joyeux avènement au peuple Mahratte. J’ai tout calculé. Trente millions de roupies suffisent et au delà à tous les besoins de l’État. »

À ces mots tout le monde se récria d’admiration. Les députés pleuraient de tendresse. En aucun temps, chez aucun peuple on n’avait vu le roi payer ainsi pour la nation.

Sougriva osa blâmer Corcoran de sa générosité.