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que très-curieuse, ne pouvait pas pénétrer ce mystère, et Sougriva lui-même croyait que le brahmine se contentait de remplir sa cave. Plusieurs fois même il en fit la plaisanterie à Lakmana, qui, sans s’émouvoir, lui promit de lui faire goûter avant peu de jours ce vin exquis. C’était, disait-il, du Château-Margaux de la première qualité.

Pendant qu’il feignait de rire et de ne songer qu’aux festins, il préparait secrètement une terrible catastrophe. Il avait fait déblayer un vieux souterrain de cent pas de long qui, de sa maison, communiquait par des détours connus de lui seul avec une cave abandonnée du palais d’Holkar. C’est dans cette cave, placée au-dessous de la grande salle où devait se tenir la première réunion du parlement mahratte, que Lakmana avait fait placer par deux serviteurs fidèles ses six tonneaux de poudre. Lui-même, pendant une absence momentanée de Louison, qui allait souvent voir Corcoran au palais, disposa la mèche fatale destinée à mettre le feu aux poudres et à faire sauter avec Corcoran et Sita les plus puissants seigneurs du pays mahratte et tous ceux qui pouvaient lui disputer le trône.

Louison, toute spirituelle et pénétrante qu’elle était, ne découvrit rien de tout ce manège. Pendant les trois quarts de la journée, elle faisait son