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d’un coup, par un coup da théâtre inattendu, les preuves d’une conspiration qui se tramait dans l’ombre et dont Lakmana était le chef véritable. Il s’agissait d’assassiner Corcoran à la prochaine fête de la déesse Kaly.

Le brahmine demeura stupéfait. Toutes ses menées étaient découvertes. Il était sans défense aux mains de son ennemi, et il n’attendit plus que la mort ; mais c’était bien mal connaître la générosité du Breton.

« Je pourrais te faire pendre, dit Corcoran, mais je te méprise et je te laisse la vie. D’ailleurs, quelque coupable que tu sois, tu n’as pas eu le temps ou le pouvoir d’exécuter le crime ; c’est assez pour que je t’épargne. Je ne te ferai même aucun mal. Je ne te prendrai ni ton palais, ni tes roupies, ni tes canons, ni tes esclaves. Je ne t’enfermerai pas, je ne te mettrai pas hors d’état de nuire ; tu pourras courir, conspirer, crier, maudire, calomnier, insulter ; c’est ton droit ; mais si tu prends les armes contre moi, si tu cherches à m’assassiner, tu es un homme mort. Je te donne dès aujourd’hui un ami qui ne te quittera jamais et qui m’avertira de tous tes projets. Il est discret, car il est muet. Il est incorruptible, car il a des mœurs frugales, et, excepté le sucre, il n’aime rien de ce qui séduit les autres hommes. Quant à l’effrayer, c’est impossible. Son courage et son