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de tous côtés des provisions de poudre et de boulets.

Sougriva s’en aperçut et voulait qu’on lui coupât la tête avant qu’il eût le temps de devenir dangereux ; mais Corcoran s’y refusa.

« Seigneur, dit le fidèle brahmine, ce n’est pas ainsi qu’en agissait votre glorieux prédécesseur Holkar. Au moindre soupçon, il aurait fait donner cent coups de bâton sur la plante des pieds de ce traître.

— Mon ami, dit le Breton, Holkar avait sa méthode, qui ne l’a pas empêché, comme tu vois, d’être trahi et de périr. Moi, j’ai la mienne, c’est à Brahma de prévenir les crimes ; il est sûr de son fait ; il ne risque pas de condamner un innocent ; mais les hommes ne doivent punir le crime qu’après qu’il est commis. Sans cette précaution, on s’exposerait à des méprises abominables et à des remords affreux.

— Au moins faudrait-il surveiller ce Lakmana.

— Qui ? Moi ! J’irais créer une police, prendre à mon service les plus infâmes coquins de tout le pays, m’inquiéter de mille détails, toujours craindre la trahison ! Je ferais épier et suivre cet homme qui peut-être ne pense à rien ! J’empoisonnerais ma vie de défiance et de soupçons !

— Mais, seigneur, dit Sita qui était présente, songez qu’à tout moment Lakmana peut vous as-