dîner, souper, et prendre du bon temps. Qu’en dis-tu, Sougriva ?
— Seigneur, répondit Sougriva, ce n’était pas d’abord le dessein de Brahma et de Wichnou, lorsqu’ils créèrent les rois.
— Mais d’abord, crois-tu que la royauté vienne en droite ligne de ces deux puissantes divinités ?
— Seigneur, répliqua le brahmine, rien n’est plus probable. Brahma qui a créé tous les êtres, les lions, les chacals, les crapauds, les singes, les crocodiles, les moustiques, les vipères, les boas constrictors, les chameaux à deux bosses, la peste noire et le choléra morbus, n’a pas dû oublier les rois sur sa liste.
— Il me semble, Sougriva, que tu n’es pas trop respectueux pour cette noble et glorieuse partie de l’espèce humaine.
— Seigneur, répliqua le brahmine qui éleva ses mains en forme de coupe, ne m’avez-vous pas fait promettre de dire la vérité ?
— C’est juste.
— Si vous préférez que je mente, rien n’est plus aisé.
— Non, non, il n’est pas nécessaire. Mais tu m’accorderas bien au moins que tous les rois ne sont pas aussi désagréables et aussi nuisibles que la peste et le choléra. Holkar, par exemple… »