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doute mieux que moi la signature de lord Henry Braddock. »

Le colonel regarda longtemps le papier. Il était moins touché de son propre danger que de celui de ses compatriotes. Il voyait l’empire anglais dans l’Inde s’écrouler en quelques jours sous les efforts des cipayes, et il était désespéré de n’y pouvoir pas porter remède. Enfin, après un long silence, il se tourna vers Corcoran et lui dit :

« Je n’ai plus rien à cacher. La paix est faite si vous le voulez. Je ne vous demande que de ne pas troubler notre retraite.

— Accordé.

— Quant aux frais de la guerre…

— Vous les payerez, interrompit brusquement Corcoran. Je sais bien qu’il est dur de dépenser son argent quand on a cru prendre celui du prochain ; mais vous en serez quittes pour réduire le dividende des actionnaires de la très-haute, très-puissante et très-glorieuse Compagnie des Indes ; ou, s’il vous est trop pénible de diminuer le dividende, vous distribuerez une portion du capital. C’est un usage très-connu de plusieurs des plus illustres Compagnies de France et d’Angleterre.

— Vous êtes le plus fort, dit Barclay. Que votre volonté se fasse et non la mienne. Faut-il ajouter au traité que la Compagnie des Indes reconnaît le successeur d’Holkar ?