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L’une est que vous payerez vingt millions de roupies par an à…

— Mon ami, interrompit Corcoran, vous avez un grand défaut. Vous ne parlez jamais que d’argent. J’ai connu à Saint-Malo un huissier qui vous ressemblait comme une goutte d’eau à une autre. Il était long, maigre, sec, triste, dur, et il ne parlait aux gens que pour vider leur porte-monnaie.

— Monsieur, répliqua Barclay d’un air digne et offensé, l’huissier dont vous parlez n’avait pas derrière lui toute l’Angleterre.

— Parbleu ! si toute l’Angleterre se tient derrière vous, toute la France se tenait derrière lui, et surtout la gendarmerie qui était comme son auréole. Je l’ai entendu quelquefois au tribunal crier : « Silence ! » d’une voix si forte et si imposante, que vous l’auriez pris au premier coup d’œil pour l’empereur Charlemagne…

— Monsieur, dit Barclay impatienté, laissons là s’il vous plaît vos histoires de Saint-Malo, l’empereur Charlemagne et les huissiers. Voulez-vous, oui ou non, payer à la Compagnie un tribut annuel de vingt millions de roupies ?

— Si je les paye, répliqua Corcoran, qui me les remboursera ? Mes économies (non compris mon brick) tiendraient dans le creux de ma main.

— Qui vous parle de vos économies présentes ?