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Le président eut un mouvement de générosité.

« Capitaine, dit-il, prenez garde. D’abord, il faut desceller les barreaux de fer. De plus, il y a trente pieds depuis la fenêtre jusqu’au pavé de la rue. Vous allez vous casser le cou. Quant à votre vilain animal…

— Chut ! répondit Corcoran. Ne dites pas de mal de Louison. Elle est très-susceptible. Elle se fâcherait… Quant aux barreaux, c’est peu de chose. »

Et, en effet, il en arracha trois presque sans effort apparent.

« Maintenant, ajouta-t-il, on peut passer. »

À vrai dire, l’Académie était partagée entre la crainte de le voir se casser le cou et le plaisir de dire adieu à Louison.

Corcoran s’assit sur la fenêtre et se disposa à descendre dans la rue en s’aidant des sculptures et des saillies de la muraille. Mais, tout à coup, le président le rappela.

« Eh ! dit-il, capitaine, est-ce que vous allez nous laisser seuls avec Louison ?

— Ma foi ! répliqua Corcoran, il faut bien que quelqu’un passe le premier, et jamais Louison ne sautera si je ne lui donne pas l’exemple.

— Oui, reprit le président ; mais si, quand vous serez descendu, Louison refuse de sauter ?

— Ah ! si le ciel tombait, répliqua Corcoran,