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pouvait surprendre, mais non pas ébranler. Sans s’étonner de la trahison des cipayes, il rassembla autour de lui les deux régiments européens, et commença sa retraite en bon ordre. Il commandait lui-même la cavalerie et couvrait l’arrière-garde. Sa haute et fière contenance inspirait aux Indous le respect et la crainte.

Corcoran eut peur de quelque retour de fortune et ne voulut pas pousser plus loin sa victoire. Il se contenta de le harceler pendant une demi-heure, et revint à Bhagavapour, en faisant observer ses mouvements par la cavalerie.

Holkar mourant l’attendait. Près du vieillard était assise la belle Sita, qui soutenait sur ses genoux la tête défaillante de son père.

« N’y a-t-il plus d’espoir, chère Sita ? demanda à demi-voix le capitaine.

Holkar devina plutôt qu’il n’entendit la question.

« Non, mon cher ami, dit-il. Je vais mourir. Le dernier des Raghouides sera mort en combattant, comme tous ses aïeux, et je n’aurai pas vu l’ennemi triomphant dans le palais d’Holkar. Mais ma fille, ma fille…

— Mon père, dit Sita, ne vous inquiétez pas de moi. Brahma veille sur toutes ses créatures !

— Mon ami, reprit le vieillard, je vous lègue Sita. Vous seul pouvez la défendre et la protéger.