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sonnier les mains liées derrière le dos. À cette vue, Corcoran se jeta avec quelques cavaliers sur John Robarts et ses compagnons, et il commençait déjà à couper avec son sabre les liens de Sougriva ; mais il fut bien étonné d’entendre celui-ci lui dire à voix basse :

« Que faites-vous, capitaine ?… Ne voyez-vous pas que je vais chercher des renseignements ?… Vous me reverrez dans trois ou quatre jours, et j’espère alors vous apprendre de bonnes nouvelles. »

En même temps, il jeta un regard de travers sur John Robarts, qui revenait à toute bride pour reprendre son prisonnier.

« Ma foi, pensa Corcoran, ce brave Indou fait la guerre comme moi, en amateur, pourquoi l’en empêcher ? Et que m’importe que Robarts soit pendu ou meure d’un coup de sabre dans la bataille ? Il faudrait être casuiste pour en voir la différence. »

Sur cette réflexion, il laissa aller Sougriva et rejoignit le puissant Scindiah, qui s’avançait d’un pas grave et majestueux, ne se hâtant pas plus que s’il eût défilé à la parade.

Louison marchait à côté de lui, moins gravement, sans doute, car elle avait un caractère plus capricieux et plus gai, mais gardant néanmoins sa part de gloire, et fière d’avoir, elle aussi, contribué au salut de l’empire.