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Il mit pied à terre, et, suivi d’une vingtaine d’hommes, alla ramasser le tronc d’arbre qui avait déjà servi aux Anglais contre lui. Il le poussa comme un bélier contre la porte de la pagode, qui céda du coup et fut à demi renversée sur la barricade qui la soutenait par derrière.

À cette vue, les Indous poussèrent un cri de joie ; mais cette joie fut courte, car les carabines anglaises s’abaissèrent de nouveau dans la direction des assaillants, et cette fois à une si courte distance, que les plus braves s’arrêtèrent n’osant franchir cette redoutable brèche.

Corcoran, qui vit leur hésitation, se hâta de commander le feu ; mais une double décharge enveloppa les combattants d’un nuage de fumée. Cinq Anglais étaient renversés, morts ou mourants. Dix ou douze Indous avaient eu le même sort. Le reste, découragé par ce mauvais succès, inclinait visiblement vers la retraite. Holkar lui-même paraissait indécis.

« Ah ! pensa le Breton en soupirant, si j’avais seulement avec moi deux ou trois bons matelots du Fils de la Tempête, comme nous monterions tout de suite à l’abordage ! mais avec ces poules mouillées, il n’y a rien à faire. Encore, dit-il à Holkar, si vous aviez amené un canon !

— Mais, répliqua Holkar, si nous mettions le feu à la pagode ? Qu’en dites-vous ?