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Robarts recula instinctivement et chercha un abri derrière l’arbre le plus voisin.

« Mon ami, lui cria Corcoran, voilà comment il faut viser quand on s’en mêle, je n’ai voulu que trouer votre chapeau. »

Tout à coup un incident tragique faillit mettre fin à l’assaut et introduire l’ennemi dans la place.

Un des Anglais, se glissant rapidement le long du mur, essaya de passer par la brèche ouverte la veille, et comme Corcoran avait mal barricadé l’entrée, faute de matériaux suffisants, l’Anglais aurait pénétré par là dans la pagode, et, suivant toute apparence, aurait mis fin au combat en frappant le Breton par derrière.

Heureusement, Louison veillait. Cachée derrière le battant de la porte, elle attendait l’Anglais. Tout à coup, d’un violent effort il poussa la barricade, renversa deux ou trois planches mal assujetties et pénétra à moitié dans la place, mais la tigresse le renversa d’un seul coup de patte et le mordit si furieusement à la gorge qu’il rendit le dernier soupir.

Cette vue et le goût du sang avaient mis Louison en appétit, et elle aurait peut-être sacrifié le plaisir de combattre au déjeuner, si un coup de sifflet de Corcoran ne l’eût rappelée à son poste.

Il commençait à s’inquiéter. Aucune nouvelle d’Holkar. Sougriva avait-il rempli sa mission ?