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sil, et, si par malheur je suis tué, il ne lui restera de moi que le souvenir d’un grand malpeigné… Mais comment faire ? comment éviter ce malheur ?

Il la regarda quelque temps d’un air attendri.

« Qu’elle est belle ! se disait-il. Elle rêve sans doute qu’elle est dans le palais de son père, et qu’elle a cent esclaves à son service… Pauvre Sita ! qui m’aurait dit avant-hier matin que j’aurais tant de bonheur à donner ma vie pour une femme ?… Est-ce que je l’aime ?… Bah ! à quoi cela me servirait-il ?… Allons, j’aurais mieux fait de chercher paisiblement le manuscrit des lois de Manou. »

Tout à coup, en regardant par la fenêtre, il lui vint une idée.

Les Anglais avaient déjà terminé leur toilette et allaient remettre leurs peignes et leurs brosses dans les porte-manteaux, lorsque Corcoran tira son mouchoir de sa poche et fit signe au factionnaire de s’approcher.

Celui-ci vint sous la fenêtre.

« Appelez M. John Robarts, dit Corcoran, j’ai une demande importante à lui faire. »

John Robarts s’approcha tout joyeux, croyant tenir ses dix mille livres sterling.

« Eh bien, dit-il d’un air de triomphe, vous voulez capituler, capitaine ? Je savais bien que vous en viendriez là, tôt ou tard. Au reste, je ne vous