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mes eux-mêmes, qui s’étiraient lentement les bras, ne paraissaient avoir aucune envie de se battre.

Mais le bouillant John Robarts en jugea autrement.

Ce gentleman avait rêvé toute la nuit aux dix mille livres sterling promises par le colonel Barclay. Il avait quelque part, en Écosse peut-être, d’autres disent en Angleterre, — oui, c’est en Angleterre, je m’en souviens maintenant, — à trois lieues de Cantorbéry, une tante rousse et laide.

Mais cette tante rousse et laide avait une fille blonde et jolie, la propre cousine de John Robarts, miss Julia, et cette cousine jouait du piano. Oh ! jouer du piano, quel talent ! Et entendre des jeunes filles blondes qui jouent du piano, quelle félicité !

Mais revenons à la cousine de John Robarts. Miss Julia chantait des chansons admirables et des romances sans fin, où la lune, les petits oiseaux, les hirondelles, les nuages, les sourires et les larmes jouaient le premier rôle, — tout comme dans nos admirables romances françaises, — ce qui fait qu’elle pensait toute la journée aux moustaches rousses de John Robarts, qui de son côté, pensait trois fois par semaine aux yeux bleus de Julia.

De cette coïncidence des pensées naquit, comme