Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.

coula joyeusement par la porte entre-bâillée, et fut suivie de Sougriva.

Les Anglais, ne s’attendant pas à une sortie et se fiant d’ailleurs au nombre, n’étaient pas sur leurs gardes et buvaient joyeusement. La lune, qui s’était déjà levée, éclairait pleinement tous ces mouvements.

Le factionnaire qui veillait devant la porte de la pagode, était à dix pas environ de l’ouverture. En deux bonds, Louison sauta sur lui, le désarma d’un coup de griffe et lui ouvrit la tête avec ses dents.

À ce bruit, au cri du factionnaire mourant, tous les Anglais prirent leurs armes et se mirent à chercher l’ennemi. La vue de Louison fit reculer un instant les plus braves. Mais pendant ce temps, Sougriva, qui était presque nu, suivant la coutume des Indous, profitait du désordre et de l’obscurité, se glissait à plat ventre jusqu’au lieu du festin, se hâtait d’empiler le pain, la viande et quelques bouteilles de vin, et revenait sans avoir été vu.

Pour attirer d’un autre côté l’attention des Anglais, Corcoran tira par la fenêtre deux coups de revolver qui n’atteignirent personne. On lui répondit par une décharge de quarante coups de carabine. Les balles s’aplatirent sur le mur de la pagode. Aussitôt Sougriva traversa en courant l’espace de cinquante pas environ qui le séparait de la