Et comme il voyait quelque doute dans le regard de Corcoran :
« Seigneur capitaine, dit-il, vous êtes des nôtres, puisque vous êtes l’ami d’Holkar. Avant trois mois il n’y aura plus un Anglais dans l’Inde.
— Oh ! oh ! dit Corcoran, J’ai entendu déjà bien des prophéties, et celle-là n’est pas plus sûre que toutes les autres.
— Sachez donc, dit Sougriva, que tous les cipayes de l’Inde ont fait serment d’exterminer les Anglais, et que le massacre a dû commencer il y a cinq jours à Meerut, à Lahore et à Bénarès.
— Qui te l’a dit ?
— Je le sais. Je suis le messager de confiance de Nana-Sahib, le rajah de Bithoor.
— Mais ne crains-tu pas que j’avertisse les Anglais ?
— Il est trop tard, répliqua l’Indou.
— Mais, reprit Corcoran encore, qu’es-tu venu faire ici ?
— Seigneur capitaine, répliqua Sougriva, je vais partout où je pourrai nuire aux Anglais. Je ne voudrais pas que Robarts mourût d’une autre main que la mienne… »
À ces mots, il s’interrompit tout à coup.
« J’entends le bruit des chevaux qui trottent dans le sentier, dit-il, c’est la cavalerie anglaise qui arrive. Tenez-vous bien, car l’assaut sera rude.