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d’homme chanta doucement ces vers du Ramayanâ, par lesquels le roi Djanaka présente la belle Sita la Vidéhaine, sa fille, à Rama, son fiancé :

« … J’ai une fille, belle comme les déesses et douée de toutes les vertus ; elle est appellée Sita, et je la réserve comme une digne récompense à la force. Très-souvent des rois sont venus me la demander en mariage, et j’ai répondu à ces princes : Sa main est destinée en prix à la plus grande vigueur… »

Sita se leva alors, et récita, comme une réponse à la question qui lui venait du dehors, les belles paroles que la Vidéhaine adresse dans le poème de Valmiki à Rama, son époux, lorsque, par la perfidie de Kékegi, ce héros invincible fut envoyé en exil et privé du trône :

« … Ô toi, de qui les beaux yeux ressemblent aux pétales du lotus, pourquoi ne vois-je pas le chasse-mouche et l’éventail récréer ton visage, qui égale en splendeur le disque plein de l’astre des nuits ?… »

— Ouvrez ! cria alors la voix du dehors. Ouvrez je suis Sougriva ! »

Corcoran lui tendit la main par-dessus la fenêtre, et quand l’Indou, s’accrochant aux saillies du mur, fut parvenu jusqu’à cette main, le robuste Breton l’enleva comme une plume, et le déposa dans l’intérieur de la pagode.