Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la jungle. C’est là qu’il voulait chercher un asile. Entrer dans la pagode, en refermer la porte sur eux, et barricader l’entrée avec des poutres qui se trouvaient par hasard dans le voisinage et percer les meurtrières à travers la porte, ce fut pour les fugitifs l’affaire d’un instant.

Louison regardait ces préparatifs avec étonnement. Elle était même un peu mécontente. Cela se comprend ; elle adorait le grand air, les prairies, les vastes forêts, les hautes montagnes ; elle n’aimait pas à être enfermée, et surtout elle ne comprenait pas qu’on prit tant de peine pour s’enfermer soi-même. Aussi Corcoran prit soin de lui expliquer les raisons de sa conduite.

« Louison, ma chérie, lui dit-il, il n’est pas temps de vous livrer à vos caprices et de courir les champs, suivant votre détestable habitude… si vous aviez rempli votre devoir ce matin, nous ne serions pas, vous et moi, à l’heure qu’il est, enfermés sans souper dans une méchante pagode où il n’y a pas le moindre gibier… vous avez fait le mal, ma chérie… il faut le réparer d’une façon éclatante. Donc, attention !… tenez-vous derrière cette fenêtre ouverte, et si quelque gentleman essaye de l’escalader, je vous le livre, ma chérie… »

Ayant donné ces ordres, que Louison promit d’exécuter ponctuellement, du moins on pouvait le deviner à la vivacité de son regard, et à la ma-