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apercevrait tout de suite et vous étranglerait en un clin d’œil.

— Monsieur, dit Barclay avec hauteur, vous pouvez avoir confiance dans l’honneur d’un gentleman anglais. »

Et en effet, sans quitter sa tente, il ordonna à Robarts de faire seller, brider et amener deux beaux chevaux ; il regarda Corcoran et Sita se mettre en selle, reçut d’un air impassible le salut d’adieu qu’ils lui firent, et attendit patiemment que le coup de sifflet eût retenti.

Mais alors, et aussitôt que Louison, qui faisait des bonds prodigieux et qui épouvantait tout le camp, eut pris le même chemin que Corcoran, il cria :

« Dix mille livres sterling pour celui qui me ramènera cet homme et cette femme vivants ! »

À ces mots, tout le camp fut en rumeur. Tous les cavaliers se hâtèrent de brider leurs chevaux, sans prendre la peine de les seller, de peur de perdre du temps. Quant aux fantassins, ils couraient déjà sur la trace des fugitifs et semblaient avoir des ailes.

Seul, le lieutenant Robarts, tout en bridant son cheval comme les autres, hasarda cette remarque séditieuse :

« Pourquoi donc le colonel Barclay les a-t-il laissés fuir, s’il tenait tant à les reprendre ? »