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en ami, et qui m’en récompense en menaçant de m’assassiner.

— Encore ce mot-là, colonel ! dit Corcoran. Eh bien, ne faisons aucun traité, aussi bien n’en ai-je pas besoin. Debout, Louison ! »

À ces mots, la tigresse se leva et se montra pour la première fois aux yeux étonnés de Barclay. Mais l’étonnement fit bientôt place à la frayeur.

« Louison, continua Corcoran, tu vois bien monsieur le colonel… S’il fait un pas hors de la tente avant que la princesse et moi nous soyons en selle, je te le livre. »

La menace de Corcoran était fort sérieuse et Barclay le voyait bien. Il se décida à capituler.

« Enfin que voulez-vous ? demanda-t-il.

— Je veux, dit Corcoran, qu’on m’amène ici vos deux meilleurs chevaux. Nous monterons à cheval, la princesse et moi. Quand nous aurons dépassé les limites du camp, je sifflerai. À ce signal, la tigresse viendra me rejoindre, et alors vous serez libre de lancer sur nous toute votre cavalerie, y compris M. le lieutenant John Robarts, du 25e de hussards, avec qui j’ai un petit compte à régler. Est-ce une affaire convenue ?

— C’est convenu, dit Barclay.

— Et ne comptez pas manquer impunément à la foi jurée, ajouta Corcoran, car Louison, qui est plus intelligente que beaucoup de chrétiens, s’en