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l’entrée de Robarts ou de quelque autre importun de l’état-major n’empêchât l’exécution du projet de délivrance qu’il venait de combiner.

« Colonel, dit-il enfin, vous refusez de me rendre la liberté ?

— Je refuse, dit Barclay.

— Vous gardez contre toute justice la princesse Sita, enlevée à son père par un coquin dont vous voulez faire son mari ?

— Vous m’interrogez, je crois ! dit Barclay d’un air hautain, et il avança la main pour frapper sur le gong.

— Eh bien donc, s’écria Corcoran en se levant, qu’il en soit ce que le ciel aura décidé. »

Et avant que Barclay eût pu appeler personne, Corcoran saisit le gong, le mit hors de portée, tira de sa poche un revolver, et couchant en joue le colonel, il s’écria :

« Si vous appelez, je vous brûle la cervelle. »

Barclay se croisa les bras d’un air de mépris.

« Ai-je affaire à un assassin ? dit-il.

— Non, répliqua Corcoran ; car si vous appelez, je serai tué, et, dans ce cas, c’est moi qui serai l’assassiné et vous qui serez l’assassin. Ce sont deux rôles également fâcheux… Faisons un traité, si vous voulez…

— Un traité ! dit Barclay. Je ne traite pas avec un homme que j’ai reçu en gentleman, presque