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— Eh bien, dit Corcoran, il faut aller à la nage chercher des barques sur la rive opposée, et nous nous mettrons à la poursuite des ravisseurs.

— Seigneur capitaine, le mal est encore plus grand que vous ne croyez, dit Ali. Nous venons d’apprendre en même temps que l’avant-garde de l’armée anglaise est à cinq lieues d’ici, et c’est probablement ce qui donne à ce misérable Rao l’audace de venir nous braver jusque dans Bhagavapour. Déjà l’on a vu un détachement de cavalerie dans les environs.

— Eh ! qu’ils viennent maintenant ! s’écria Holkar désespéré, qu’ils prennent ma ville, mon trésor et ma vie. J’ai perdu ma fille chérie, qui seule donnait du prix à tout cela. J’ai tout perdu. »

Corcoran lui prit la main et d’un ton ferme :

« Soyez homme, mon hôte, dit-il, et reprenez courage. Votre fille est enlevée ; mais elle n’est ni morte, ni déshonorée. Nous la retrouverons, je vous le garantis. Ah ! pourquoi Louison n’est-elle pas restée près d’elle ?… ce n’est pas elle qu’on aurait poignardée, effrayée ou corrompue comme ces malheureux esclaves… Ce qui devait arriver est arrivé… Holkar, je vous quitte.

— Vous me quittez ! Et dans quel moment !

— Mon cher hôte, je vous pardonne cet injuste soupçon. Je vais poursuivre le misérable Rao, le