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« Ali ! Ali ! qu’as-tu fait de ma fille ? demanda Holkar d’une voix éclatante.

— Seigneur ! s’écria Ali en se prosternant, faites grâce à votre esclave. Ils l’ont enlevée !

— On a enlevé ma fille ! dit Holkar, et toi, face de chien, tu n’as rien fait pour la sauver ! malheureux ! Où est-elle ? Qui l’a enlevée ? Parle, mais parle donc !

— Seigneur, dit Ali, c’est Rao. Il avait des intelligences dans le palais. La princesse a été saisie par des hommes embusqués qui ont poignardé la plupart de vos serviteurs, et qui l’ont emportée malgré ses cris et ses pleurs dans un bateau tout prêt. Ils l’ont transportée sur la rive opposée du fleuve, où Rao les attendait avec ses cavaliers, et tous ensemble sont partis, on ne sait dans quelle direction, car ils avaient eu la précaution d’amarrer à l’autre rive toutes les barques, de sorte qu’on n’a pas pu les poursuivre. »

Holkar, accablé par son malheur, n’écoutait plus rien ; mais Corcoran, quoique vivement ébranlé par ce coup inattendu, ne songeait qu’aux moyens de reprendre Sita.

« Et, dit-il, d’où vient cette fumée que nous avons aperçue au-dessus de Bhagavapour ?

— Hélas ! Seigneur Corcoran, répondit Ali, ces bandits, pour assurer le succès de leur crime, avaient mis le feu dans cinq ou six quartiers de la ville ; mais on l’a bientôt éteint.